Ce roman, puisque c'en est un, raconte l'histoire d'Elie, jeune garçon juif de Constantinople qui se fait passer pour chrétien dans la Venise de la Renaissance, afin de vivre un amour de la peinture que sa propre religion lui interdit. Pendant plus de 40 ans, il peint des portraits, mais aussi et surtout de très belles scènes bibliques, empreintes de douceur et d'humanité. Cette vocation sincère l'oblige à constamment mentir et dissimuler, même à ses proches, le transformant en un personnage froid et énigmatique. Ce n'est donc à mon sens pas lui qui fait l'intérêt du livre, mais plutôt l'intrigue bien pensée, et aussi les intrigues tout aussi bien pensées de Venise hypocrite et calculatrice. Art, religion, identité, mensonge, compassion, respect, manipulation, violence, le livre évoque tout cela, et plus encore... jusqu'à ce que le Turquetto dévoile La Cène et que tout change, à nouveau.
Passionnant !