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Les Tudors


« Vous pensez connaître l'Histoire, mais vous n'en savez que la fin. Pour en atteindre le cœur, il faut la reprendre au début. »

La série raconte de manière romancée et librement adaptée de la vérité historique, la vie d'Henri VIII d'Angleterre, son règne et ses mariages successifs.

 

The Tudors – Pour les amoureux de sagas historiques

Les séries historiques n’ont jamais été légions sur nos petits écrans, mais l’on doit reconnaître que leur qualité récurrente leur a toujours conféré un statut particulier et a immanquablement su draîner un public attentif et relativement fidèle. The Tudors, diffusée sur le réseau américain Showtime, a entamé sa deuxième saison avec dix épisodes d’une heure qui retracent le combat qui opposa au XVIe siècle le roi Henri VIII d’Angleterre et la papauté définitivement installée à Rome.

Que cette série soit inscrite au programme de Showtime, le concurrent du célèbre HBO depuis 1978, peut être considéré comme un gage de sérieux, ce network ayant popularisé des oeuvres comme Californication, Weeds ou encore Dexter.

La saison 2 de The Tudors s’ouvre en 1532, à un moment crucial du règne d’Henri VIII : le souverain veut faire aboutir la procédure de divorce engagée afin de se séparer de son épouse Catherine d’Aragon. Pour épouser la très belle Anne Boleyn, le roi d’Angleterre n’hésite pas à braver l’interdiction opposée par le Saint-Siège.

Le « bras de fer » entre Henri VIII, pourtant fervent catholique, et le pape Clément VII se double d’un conflit politique qui dépasse le simple cadre d’un mariage mis au rebus. L’année précédente, l’archevêque de Canterbury, William Warham, avait proclamé son allégeance au roi. Ce dernier était reconnu comme « le protecteur particulier, le seul et suprême seigneur et, autant que la loi du Christ le permet, le chef suprême de l’Église et du clergé d’Angleterre« .

Le premier pas vers une séparation entre l’église d’Angleterre et celle de Rome était franchi. Il allait aboutir à l’apparition de l’anglicanisme. Tandis que l’union entre Henri et Anne Boleyn est célébrée en 1533, ce qui entraîne l’excommunication des deux époux.

Au-delà de ces rappels, la série présente une qualité comparable à celle qui fit au début des années 70 le succès du feuilleton « Les Rois Maudits », inspiré de l’oeuvre de Maurice Druon. Cette oeuvre fut d’ailleurs adaptée une deuxième fois sous la direction de Josée Danan et diffusée sous la forme de cinq épisodes de 90 minutes en novembre 2005.

The Tudor respecte les règles du genre, même si les scènes dénudées sont (évolution des moeurs oblige) bien plus présentes.

C’est un peu le reproche que l’on pourrait faire à ce premier épisode de la deuxième saison : mettre trop l’accent sur la relation entre Henri VIII et Anne Boleyn et minimiser l’importance du conflit qui se noue entre Londres et Rome.

Thomas More, Speaker de la Chambre des communes et conseiller royal, joue son rôle à la perfection et s’impose comme le pivot de l’intrigue. Jeremy Northam incarne à la perfection ce personnage brillant, d’une intelligence exceptionnelle, à la fois dévoué à son roi et fidèle à ses convictions religieuses. Il démissionne de son poste de Chancelier avant d’être emprisonné à la Tour de Londres et exécuté.

Jonathan Rhys Meyers fait un Henri VIII un peu trop « sexy » et le couple qu’il forme avec Natalie Dormer (Anne Boleyn) est presque trop beau pour être vrai, façon idylle heureuse à Hollywood.

On regrette également qu’une place trop réduite soit accordée à James Frain qui assume la lourde charge de donner son visage à Thomas Cromwell (à ne pas confondre avec Oliver Cromwell) qui peut être considéré comme l’un des plus grands hommes d’Etat du XVIe siècle et qui joua un rôle primordial dans la politique d’Henri VIII.

Pour le reste l’atmosphère est admirablement bien rendue et la violence de certaines moeurs de l’époque traitée avec beaucoup de justesse. Les amoureux des sagas historiques devraient y trouver quelques moments de plaisir.

LE MONDE

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