Jean Roscoff est un universitaire Spécialiste du communisme aux Etats-Unis (ce qui déjà, est un sujet peu représentatif). Il a d’abord écrit un livre en faveur des époux Rosenberg publié malencontreusement en 1995 alors que 3 jours après, la CIA dévoilait leur espionnage au profit de l’URSS …. Cette affaire en fait un auteur décalé, nié. Personnellement c’est la déroute aussi : Il a été marié à Agnès, brillante, ce couple a donné naissance à Léonie, qu’il chérit, mais ils ne se comprennent pas avec la petite amie de sa fille. Dans les années 80, il a milité dans les rangs de SOS Racisme…. Puis désœuvré, il aura tendance à abuser de l’alcool… Jeune retraité, que faire de son temps ? Il se met en tête d’écrire un essai sur un poète américain exilé en France, Robert Willows. Le voyant d’Etampes, c’est lui. Communiste, il aurait fui le maccarthysme dans les années 50, il est arrivé à Saint-Germain-des-Prés, il a côtoyé entr’autre Jean-Paul Sartre puis termine seul dans une habitation de banlieue à écrire en français de la poésie qui va toucher Roscoff et celui-ci va lui consacrer une biographie. Apparemment cet essai est inoffensif et d’ailleurs sa publication sera un flop … jusqu’à un article sur un blog relayé par un étudiant et ce sera la mise au pilori ! Pour conserver le suspense du roman je ne dévoilerai pas ce qu’on reproche à ce Jean Roscoff dans l’écriture de cet essai….!Abel Quentin décrit alors la mise en marche de la machine à stigmatiser, lancée par les réseaux sociaux avec l’impossibilité de s’expliquer, de nuancer… et la foule qui suit sans comprendre de quoi il s’agit vraiment. Il décrit le harcèlement sous couvert d'anonymat ainsi que les dérives identitaires. On pourrait alors plaindre ce Jean Roscoff ! …. Mais c’est sans compter son sens de l’humour et le lecteur sourit grâce au recul qu’il parvient à prendre. Aussi son ironie révélera une liberté d’esprit !On sort enrichi d’une lecture comme celle-ci.
Merci à @kiti_scarlett pour la découverte de ce roman !
Sylvie
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