Dans « Le pays des autres », Mathilde, Alsacienne, avait connu Amine soldat marocain venu combattre en France. Nous les avions laissés à l’issue de ce 1er tome dans leur ferme près de Meknès aux prises avec les difficultés du couple mixte et de l’immigration. 1956, Mathilde était tiraillée entre la modernité et les traditions, Amine s’évertuait à rendre prospère sa terre.
Avec ce second tome nous retrouvons la famille Belhaj 12 années plus tard, de 1968 à 1974, enrichis par le succès de leur exploitation. Il sera surtout cette fois question de leurs enfants, Aïcha et Selim. Leur évolution par les études pour l’une et la recherche de la liberté pour l’autre, leurs destins dans ce Maroc d’après indépendance où la bourgeoisie remplace les colons, où le Roi n’a que faire de la démocratie et réprime les étudiants et où les bidonvilles sont aux portes des villes. J’ai aussi découvert le mouvement hippie des années 70 au Maroc. Dans ce roman politique et social documenté une place de choix est laissée aux femmes vaillantes qui cherchent leur émancipation.
J’ai lu cette fresque familiale de Leila Slimani avec grand plaisir tant j’apprécie les sagas où l’on voit évoluer les membres d’une famille, leur vie sur plusieurs générations sur fonds d’évolution culturelle, économique et politique du pays. J’ai trouvé les personnages très incarnés, je conseille ce tome 2 en attendant avec impatience le tome 3
Sylvie
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